ACTION LÉMAN
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LE  FUTUR  DE  LA  MOBILITÉ

Dans le Bassin Lémanique...

Colloque du 4 Octobre 2008 à Morges.

S’il est un vrai changement pour l’Homme, c’est celui de la mobilité. Longtemps lié physiquement à sa terre, l’Homme s’est peu à peu délivré de cette immobilité pour aller vers les autres. Mais longtemps, ces déplacements ont été tributaires de la force physique (marche à pied) ou de la force animale. Seuls les déplacements maritimes échappaient à cette règle, mais ils étaient dépendants d’une autre énergie : celle du vent.

Dès la fin du XIX° siècle, l’apparition de l’énergie mécanique a transformé les capacités de déplacement en offrant à chacun la possibilité de voyager sans effort sur de longues distances. Dans un premier temps, les déplacements ont été réalisés par des moyens collectifs. Puis l’utilisation intensive des énergies fossiles et les évolutions techniques ont offert un plus à la mobilité : le passage du collectif à l’individuel.

Mais qu’en sera-t-il à l’horizon 2025, lorsque les jeunes d’aujourd’hui atteindront leur pleine maturité ? Devrons-nous revenir à l’horizon réduit par la mobilité pédestre ? Pourrons-nous garder une large mobilité source de connaissance de l’autre ? Et cette mobilité saura-t-elle plus collective qu’aujourd’hui ?

Nous faisons le pari que cette mobilité si chère à l’Homme ne pourra plus disparaître. Au moins pour deux raisons en apparence contradictoires : l’attachement aux lieux de vie et la transformation permanente des lieux d’emploi.

Alors comment répondre à cette demande ? Pourrons-nous conserver le gain de la mobilité individuelle. ? Devrons-nous revenir à la mobilité collective imposée ? Trouverons-nous d’autres modes de relation entre production et espace de travail ? Ces questions largement débattues dans le monde d’aujourd’hui sont d’une parfaite acuité dans l’espace lémanique. La beauté du lieu, la dynamique des agglomérations de Genève et de Lausanne en font un point d’attraction. Alternant entre des périodes d’euphorie et des périodes de doute, il est probable que cette attractivité se poursuivra pour la génération à venir. Mais nous réfléchissons dans le temps court de l’attente des habitants alors que toute solution d’accompagnement de la mobilité s’inscrit dans le temps long de la génération des infrastructures. Et cette dichotomie défavorise les réflexions de long terme et conduit aux onéreux correctifs de court terme.

Sortons un instant de cette difficulté et tentons de tracer des pistes d’avenir conjuguant attente des habitants (une mobilité individuelle forte mais avec un habitat stable), rareté des énergies d’aujourd’hui, capacités financières collectives, variabilité de l’emploi, contraintes de l’espace. Et les questions qui entourent ce concept sont nombreuses : comment classer les différentes mobilités (pendulaire, locale, régionale, continentale,…) ? Quels sont les freins à une mobilité collective ? Quels en sont les avantages (économiques mais aussi sociaux) ? Quelles sont les transformations nécessaires pour maintenir un certain niveau de mobilité tout en s’inscrivant dans la durabilité ? Quelles ressources devrons-nous consacrer au maintien d’une mobilité individuelle d’une part, collective d’autre part ?

Claude FLORET

 

 

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